Nos bâtiments scolaires anciens et actuels

Une idée de l’évolution des différents bâtiments de notre école à Saint Aubin des Bois, évolution rendue nécessaire face à la poussée démographique de notre commune et celle de Fontaine la Guyon regroupées en Syndicat Intercommunal de Regroupement Pédagogique (SIRP).

1- ECOLE DE SAINT AUBIN DES BOIS

Les recherches dans les archives communales nous ont permis de remonter jusqu’en 1844. A cette époque, l’école était mixte et la classe avait lieu dans une pièce attenante à la mairie. De plus, était établie une liste des enfants indigents admis gratuitement à l’instruction primaire.

Le 5 janvier 1845 : décision de la construction d’une classe et agrandissement de la maison d’école. Adjudication le dimanche 19 janvier suivant.

Le 16 février 1845, loyer d’une chambre pour faire la classe pendant 6 mois, avec le sieur Jacques HERVÉ, cultivateur à Saint Aubin des Bois.

En 1851, l’école communale est dirigée par Louis ALLEAUME. Chaque année, à l’époque fixée par le Recteur, le Maire dresse de concert avec les ministres des différents cultes la liste des enfants qui doivent être admis gratuitement dans les écoles publiques. La population de la commune se monte à 532 habitants.

Le 9 octobre 1851, le conseil municipal s’est réuni dans le but de choisir un instituteur communal, vu la liste dressée par le Recteur de l’Académie d’Eure et Loir. C’est Louis Théodore DOUVENOT qui sera choisi. Il restera en poste jusqu’en 1855 où arrivera Edouard Joseph MOULINET.

Année 1866 : Première relance pour la construction d’une nouvelle école. Réponse du Conseil : la commune possède une école publique mixte, elle pourvoit au traitement de son instituteur, et elle ne peut pas entretenir deux écoles distinctes, les enfants des deux sexes pouvant fréquenter l’école n’étant que de 36 à 40. Le Conseil fait remarquer aussi que les enfants de Grognault fréquentent les écoles publiques de Fontaine la Guyon pour la raison bien simple qu’ils ne se trouvent qu’à 1 km de cette dernière tandis qu’ils sont à 4 kms au moins de distance de Saint Aubin. La population de la commune est de 509 habitants dont 230 pour le bourg, 199 pour Chazay, 61 pour Grognault et 19 autres lieux-dits.

Le 2 mars 1875 : lettre du Préfet « La salle de classe n’a que 3,20 m de hauteur et une surface de 42 m2; elle se trouve sur la place qui est l’unique cour de récréation des garçons, tandis qu’une petite cour sert de préau pour les filles et possède seule les lieux d’aisance contigüs. Enfin le logement de l’instituteur est incomplet et le jardin beaucoup trop petit. La commune serait à même d’acquérir un terrain contigü qui permettrait d’installer convenablement les services scolaires comme les services municipaux, et il invite le Conseil municipal à délibérer sur son contenu ».

Le Conseil municipal demande que la commune soit autorisée à n’apporter aucune modification à sa maison d’école attendu qu’il la trouve suffisante (Mauzaize, Maire).

Le 23 juin 1875, nouveau courrier du Préfet demandant que le Conseil municipal se prononce pour l’agrandissement de la maison d’école ou pour l’établissement d’une école de filles.

« Par délibération en date du 7 mars dernier, le Conseil municipal de votre commune, se refusant à acquérir un terrain contugü à la maison d’école, a demandé qu’aucune modification ne soit apportée à l’installation actuelle attendu qu’il la trouvait suffisante. Appelé à examiner de nouveau la situation, M. l’Inspecteur d’Académie repousse cette allégation comme inexacte et il affirme une seconde fois la nécessité d’un agrandissement. Le local ne convient en effet aucunement pour une école mixte car indépendamment de l’insuffisance de la classe, il n’y existe pas de cour pour les garçons et c’est dans la cour des filles que se trouvent les lieux d’aisances des deux sexes, mal disposés, à peine séparés et en mauvais état. La commune n’aurait qu’un moyen d’éviter la mesure aujourd’hui réclamée, ce serait d’établir une école de filles ainsi que la loi du 10 avril 1867 lui en impose l’obligation et elle ne saurait obtenir d’être dispensée plus longtemps de cette obligation qu’autant qu’elle fournira un emplacement convenable. Je tiens essentiellement, Monsieur le Maire, à ce que la commune adopte l’une ou l’autre de ces deux solutions, et en cas de refus, je me verrais obligé de prendre des mesures sévères, mais je crois pouvoir compter sur le zèle éclairé du Conseil municipal pour les intérêts bien entendus de la commune et pour les intérêts de l’enseignement. Je vous prie, Monsieur le Maire, de vouloir bien convoquer cette assemblée en session extraordinaire pour délibérer de nouveau sur cette importante question ». Signé le Préfet d’Eure et Loir, Marie Pierre Adrien Le Tendre de Tourville.

La réponse est ajournée jusqu’au 9 juillet 1876 : Vu l’état actuel dans lequel se trouve le local destiné à l’instruction primaire, vu la population de la commune, considérant que la classe et la partie du local servant à l’habitation personnelle de l’instituteur sont convenables et suffisants, que le jardin est assez grand, considérant qu’environ cent habitants n’envoient pas leurs enfants à l’école de Saint Aubin à cause de leur éloignement du chef lieu de la commune et de la proximité des communes voisines, et que par suite la population qui envoie ses enfants à l’école de Saint Aubin se trouve réduite à quatre cents habitants, est d’avis qu’il ne soit apporté aucune modification au local actuel et que la commune soit dispensée d’établir une école de filles. Population de la commune 492 habitants dont 202 sur le bourg, 211 à Chazay, 58 à Grognault et 21 autres lieux-dits.

La solution choisie sera la construction d’une école de filles à Chazay dont les plans et devis dressés par Mr LELOUP, architecte, seront approuvés en séance le 7 mai 1882. On y adjoindra une mare contigüe.

Dès 1878, le gouvernement de la Troisième République avait fait décider par le Parlement que, désormais, des subventions seraient accordées aux communes qui feraient construire de écoles.

La loi de 1881 décida qu’il ne serait plus perçu de rétribution dans les écoles primaires publiques; l’enseignement primaire devenait gratuit : désormais était effacée à l’école toute distinction entre enfants des familles aisées et enfants des familles pauvres.

La loi de 1882 rendit l’enseignement primaire obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans. Mais pour pouvoir obliger tous les parents à envoyer leurs enfants en classe, il fallait non seulement que l’enseignement primaire soit gratuit mais aussi que l’école respecte la liberté de conscience. La loi de 1882 supprima l’enseignement religieux dans les écoles primaires publiques et décida que les écoles vaqueraient un jour par semaine, le jeudi, pour permettre aux enfants des familles qui le désiraient de recevoir un enseignement religieux en dehors des heures de classe.

En 1886, une autre loi décida que l’enseignement dans les écoles publiques serait confié exclusivement à un instituteur ou à une institutrice laïques.

Année 1903 : construction de l’école des garçons (classe située au fond de la cour de récréation), du préau couvert, de l’agrandissement de l’habitation de l’instituteur et de la mairie.

Le 8 janvier 1969 : la fermeture de l’école de Saint Aubin des Bois avait été envisagée en raison d’un sous-effectif entraînant donc une sous-occupation des locaux. Il avait donc été suggéré d’envoyer les enfants de la commune à l’école d’Amilly. Cette solution a été refusée à l’unanimité par les membres du conseil municipal de l’époque (Mr Edouard MARTIN, Maire du 20/03/1959 au 26/03/1971).

Année 1977 : création du regroupement pédagogique entre Fontaine la Guyon et Saint Aubin des Bois afin de permettre aux enfants de ces deux communes de bénéficier de meilleures structures scolaires.

Septembre 1983 : inauguration des nouveaux bâtiments scolaires à savoir la construction d’une nouvelle classe, d’une cantine, de sanitaires, et rénovation de l’ancienne classe créée en 1903, avec l’aménagement de l’ancien préau.

Année 1985 : construction d’une nouvelle classe et agrandissement du restaurant scolaire, les deux en pignons symétriques sur l’arrière du bâtiment déjà existant.

Année 1988 : construction d’une nouvelle classe et de sanitaires.

Années 2002-2003 : construction de 3 classes, d’un préau couvert, de sanitaires et aménagement d’une cour. Une ancienne classe est aménagée en salle informatique.

Au total le groupe scolaire de Saint Aubin des Bois se compose de 6 classes, une salle informatique, deux préaux couverts et d’une grande salle de restauration équipée d’une cuisine.

Florence BARRÉ – Michel GUESNET

2-ECOLE DE CHAZAY

En date du 2 mars 1875, le Préfet d’Eure et Loir demande l’agrandissement de l’école mixte de Saint Aubin des Bois. Ce n’est qu’après de multiples échanges entre le conseil municipal et la préfecture qu’aboutira la décision de réaliser cette extension à Chazay en créant une école de filles le 29 avril 1881 (séance extraordinaire du conseil municipal).

Au cours de cette séance, sous la présidence de M. LEROY faisant fonction de Maire, le Conseil municipal a été amené à délibérer suite aux courriers du Préfet en date du 12 mars et 13 avril 1881. Le premier courrier peut se résumer ainsi : »En raison de l’exigüité du logement de l’instituteur, il serait préférable d’affecter la maison d’école actuelle à l’école de filles et de construire une maison d’école de garçons avec mairie. Cette combinaison donnerait en effet une satisfaction plus complète aux besoins. La commune recevra un secours proportionné aux sacrifices qu’elle s’imposera ».

Le deuxième courrier « répondant à une pétition ayant pour but d’obtenir que la nouvelle école de filles fut établie au hameau de Chazay, fait savoir qu’il serait préférable de placer l’école de filles au chef lieu de la commune, en choisissant un emplacement du côté du hameau de Chazay. Et recommande également d’affecter à l’école de filles le local actuel de l’école mixte et de construire sur un autre emplacement une maison d’école de garçons avec mairie ».

« Pour se conformer aux conclusions de ces lettres, Monsieur le Président invite le Conseil à se prononcer : 1- Sur le choix de l’emplacement à adopter pour l’établissement d’une nouvelle école et 2- sur le point à savoir si le nouveau local sera destiné à l’école de filles ou bien si l’on y installera l’école de garçons avec les services municipaux ».

« Le vote a bulletin secret a donné les résultats suivants : sur le 1er point Chazay (4 voix), Saint Aubin (2 voix), entre Chazay et Saint Aubin (1 voix). Sur le 2ème point : école de filles (6 voix), école de garçons (1 voix). En conséquence le nouveau local sera établi à Chazay et l’on y installera l’école de filles ».

« Le dit Conseil invite ensuite M. le Président à se concerter avec M. Albert Mauzaize, cultivateur à Chazay, propriétaire d’un terrain très convenable sous tous rapports pour l’emplacement de la maison d’école à construire, d’une contenance de 45 a 6 ca, afin de pouvoir commencer le plus tôt possible l’étude du projet dont il s’agit ». Le terrain sera acheté le 26 février 1882.

Session ordinaire du Conseil municipal de mai 1882 : Considérant que les plans et devis présentés ont été sérieusement étudiés et paraissent convenablement établis, soit dans l’ensemble, soit dans les détails, que conformément aux recommandations ministérielles l’architecte s’est attaché à déterminer, avec la plus grande exactitude possible le montant de la dépense prévue pour le chiffre total de 28 529,31 F soit 26 600,86 F pour la maison d’école, sans le prix d’acquisition du terrain (1 270 F), et 1928,45 F pour la mare, au détail estimatif (y compris les frais d’acquisition du mobilier scolaire). Approuve dans toutes leurs dispositions sous réserve de la décision de M. le Ministre auquel ils seront remis, les plans et devis dressés par M. LELOUP, architecte, pour la construction d(une maison d’école spéciale aux filles et d’une mare communale y attenant dans la commune de Saint Aubin des Bois, hameau de Chazay.

Le 1er octobre 1884 : début de la classe, c’est alors une école spéciale de filles; elle le restera pendant 39 ans. Mlle MÉRIEUX Eugénie est la première institutrice.

Octobre 1923 : les deux écoles spéciales de la commune ont été fusionnées en une école mixte qui est restée au hameau de Chazay sur la demande de l’institutrice, Mme CHAPRON.

Le 1er octobre 1925 : arrêt du fonctionnement, l’école mixte étant transférée à Saint Aubin.

Du 1er mai 1926 au 1er novembre 1929 : l’école est louée à des particuliers.

Réouverture de l’école à la rentrée de Pâques 1930, devant l’effectif important d’enfants (53) : elle redevient alors école mixte.

Novembre 1931 : elle revient à sa destination première qui est d’être une école spéciale de filles.

Séance du Conseil municipal du 20 juin 1950 : « Considérant que l’école de garçons de Saint Aubin compte 18 élèves et celle de filles de Chazay 16 élèves, que l’examen des registres des naissances permet de prévoir qu’au cours des années 1951, 1952, 1953, 1954, il y aura 31 rentrées savoir 8 garçons et 23 filles, considérant que cette situation est préjudiciable à la bonne marche des études, le Conseil, sur la proposition de M. le Maire, demande à l’unanimité la gémination des 2 classes, ce qui équilibreraient les effectifs. D’autre part cette mesure simplifierait la tâche des institutrices et les enfants ne pourraient qu’en bénéficier ». C’est ainsi que les deux écoles redeviendront mixtes.

Le 13 décembre 1954 : ouverture d’une cantine provisoirement dans les vestiaire de l’école, cantine qui ne fonctionnera que du 1er octobre à Pâques, pendant les mois d’hiver..

Du 13/12/1954 au 02/04/1955 : 15 enfants mangent à la cantine

9 février 1955 : équipement de la cantine.

23 septembre 1958 : la cantine continuera de fonctionner du 1er octobre à Pâques, malgré une pétition demandant à ce qu’elle fonctionne toute l’année.

Le 20 septembre 1965 : arrêt définitif du fonctionnement de l’école et location des locaux à l’ancienne institutrice Mme LE BELLER.

Le 27 octobre 1980 : devis pour la remise en état de l’école.

Le 20 septembre 1982 : mise en vente de l’école.

Année 1983 : aucune offre n’ayant été reçue, la mise en vente est retirée. Le nouveau conseil pense pouvoir l’utiliser pour les jeunes et les moins jeunes en donnant la possibilité aux personnes de bonne volonté de créer des association sportives ou éducatives, espérant ainsi favoriser les rencontres et les amitiés. C’est ainsi que l’école de Chazay accueillera le club de l’Amitié, la section tennis de table pour laquelle le béton a été fait dans la salle de classe, et en dernier la bibliothèque communale qui allait bientôt devoir trouver un nouvel emplacement.

Année 1991 : mise en vente une nouvelle fois de l’école qui cette fois-ci trouvera acquéreur.

Florence BARRÉ – Michel GUESNET