Les rues de la commune

Saint Aubin des Bois : Chemin de la Cave, Chemin de la Rivière Neuve, Chemin des Vignes, Clos Saint Aubin, Rue de la Libération, Rue de la Mairie, Rue de la Plaine, Rue du Château d’Eau, Rue du Nord, Rue Marceau, Rue Vauban, Rue Louis Pasteur, Rue Pierre et Marie Curie, Rue des Réaux d’Avion, Rue de la Forêt Impériale, Rue de la Brèche, Rue Jules Verne.

Chazay : Rue Jean Moulin, Impasse du Levant, Rue de Fontaine la Guyon, Rue de la Vallée, Rue du Point du Jour, Rue Grande Cour, Rue Marcel Proust.

Le Petit Chêne : Rue de la Gare, Place de la Gare, Les Chapelles.

Grognault : Rue Saint Ambroise, Clos des Aubépines, Clos du Vivier.

Historique succinct: En France, les noms de rues (appelés aussi odonymes ou encore hodonymes) datent du Moyen Age. Le nom était alors attribué en fonction de la situation de la rue ou du lieu qu’elle desservait, ce lieu pouvant être religieux ou civil.

A partir de 1600, sur une idée du duc de SULLY, les rues adoptent des noms n’ayant pas forcément de rapport avec le lieu désigné.

La Révolution française débaptisera souvent les noms à consonance religieuse.

Puis sous l’Empire, le phénomène s’inverse avec l’apparition des noms de victoires militaires…

Au XXème siècle, l’éclectisme domine avec des noms de personnages célèbres, généralement des hommes, des noms de régions, de fleurs etc …

En 2016, les 200 noms les plus donnés sont souvent liés au lieu desservi, rue de l’église en numéro 1, avec près de 8 000 fois, rue de la mairie 2 672 fois, noms de personnages comme rue Pasteur 3 354 fois… La première femme à apparaitre fut Marie Curie.

Chez nous, les rues ont suivi normalement l’extension de la commune, elles sont passées de chemin vicinal à rue après parfois acquisition de terrain pour faciliter le redressement, puis  goudronnage.

Si certains noms de rues apparaissent comme faciles à en trouver l’origine : rue de la mairie, rue du château d’eau, rue de la gare, rue de la vallée, rue de Fontaine la Guyon, rue du nord, les autres demandent quelque explication.

POUR LE BOURG :

Chemin de La Cave : dès le départ, précisons que ça n’a rien à voir avec la cave telle qu’on la connaît dans une maison. Le nom vient d’un des deux aqueducs qui traversent la commune, conduite maçonnée souterraine de l’époque gallo-romaine approvisionnant la ville proche d’Autricum (Chartres). La prise d’eau se situait près de Landelles et l’écoulement des eaux était naturel sur près de 30 kms, ce qui est remarquable pour l’époque.

Chemin de la Rivière Neuve : nous continuons avec le deuxième aqueduc qui traverse la commune, à l’air libre, qui, lui, était destiné à conduire les eaux de l’Eure à Versailles pour l’alimentation des fontaines des jardins. Connu sous le nom de « Rivière de Louis XIV » ou « Canal de l’Eure », la prise d’eau se faisait aux écluses de Boizard près de Pontgouin. Construit de 1685 à 1688, il ne sera pas terminé mais on peut suivre son parcours sur le territoire de notre commune : bosquet en plein champ sur la droite en sortant de Fontaine la Guyon, bande boisée après l’intersection avec la route de Chazay, traverse de la D24 au niveau de la première maison, continuation le long des bois jusqu’à l’entrée de Dallonville, au grès des courbes de niveau…

Chemin des vignes : chemin qui menait, il y a très longtemps, au coteau plein sud planté de vignes.

Clos Saint Aubin : ne comporte pas de nom de rue mais un nom générique car construit en raquette, sorte d’impasse, avec un sens unique de circulation, ce qui isole un peu les              21 maisons.

Rue de la libération : de façon évidente ce nom fait référence localement à la libération de la commune le 15 août 1944. Cette rue suit la D24 sur toute sa longueur.

Rue Marceau : en hommage au général Marceau, né le 1er  mars 1769 à Chartres (Le 1er mars c’est aussi la saint Aubin !). Cette rue est en sens unique en direction de Chartres depuis janvier 1970. La plaque commémorative de la naissance de François Séverin Marceau a été replacée et inaugurée ce 5 avril 2022 au 22-24 rue… Marceau à Chartres. »Il s’engage à 16 ans dans l’armée, capitaine de la garde nationale de Chartres en octobre1789, lieutenant colonel en 1792, général en1793, Il fut mortellement blessé à Altenkirchen en septembre 1796. Il avait 27 ans ».

Rue Vauban : Sébastien Le Prestre, marquis de Vauban (1633 – 1707) était ingénieur, architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulique et essayiste. Il sera nommé maréchal de France par Louis XIV. Il conçoit et améliore une centaine de places fortes, et c’est le concepteur du « Canal de l’Eure » dont l’empreinte est encore visible dans la traversée de notre territoire communal. D’où aussi précédemment le chemin de la Rivière Neuve qui y fait référence.

Les rues suivantes sont celles des nouveaux lotissements privés rue du Château d’Eau, noms donnés en deux fois : rue Louis Pasteur  et rue Pierre et Marie Curie tout d’abord lors de la réunion du Conseil Municipal du 11 septembre 2018.

Pionnier de la microbiologie, il a découvert le vaccin contre la rage, il s’est intéressé entre autres aux principales infections animales comme le charbon des moutons, très nombreux en Beauce à cette époque, ainsi que dans les fermes de la commue, qu’il a vaccinés par injection du microbe atténué de la maladie ce qui a permis de sauver le cheptel ovin de Beauce. Cette expérimentation a été immortalisée sur le monument qui fait face à la préfecture : ce magnifique haut-relief, œuvre du docteur Paul Richer, évoque une scène de vaccination à laquelle procède, à la ferme de M. Jules Maunoury, à Saint Germain la Gâtine, le docteur Roux, collaborateur de Pasteur.

Physiciens, tous les deux prix Nobel pour leurs travaux sur la radioactivité. La découverte du radium assurera le développement des diagnostiques de maladies graves par les radiographies, la radiothérapie…

Lors de la séance du 17 décembre 2019, les derniers noms de rues dans ce secteur ont été donnés. Au lieu d’attribuer des noms que l’on retrouve dans la plupart des villages alentour (comme la rue Pasteur), un choix a été proposé, celui de privilégier la proximité c’est-à-dire notre nomenclature communale existant sur les plans de notre territoire (cadastre napoléonien principalement).

C’est ainsi que mes propositions suivantes ont été validées : rue de la Forêt Impériale, rue qui descend en entourant la vieille pompe à bras verte, rue de la Brèche, en rapport avec le lieu-dit où se trouvait une maison forestière, proche de Génainvilliers, aujourd’hui disparue, d’un garde de la forêt. Un peu plus originale, la rue des Réaux d’Avion, nom de la portion de territoire jouxtant la commune de Cintray (réaux pour ruisseaux et avion mot de la famille de oiseau). Il faut savoir que les anciens agriculteurs du village, ou ceux encore en activité, se réfèrent toujours à ces parties de territoire pour situer leurs champs, ainsi que les notaires dans leurs demandes de renseignements.

Rue Jules Verne : au cours de cette séance de conseil municipal a été attribué aussi le nom de la rue menant à l’école, la boîte aux lettres de celle-ci se trouvant désormais à côté du portail, à bonne hauteur, préconisation de la commission handicap. Donc il nous faut trouver un nom couleur locale et en rapport avec une école.  

Là, il faut suivre ma démarche : Quand nous avançons dans la future rue, après quelques dizaines de mètres, nous remarquons à gauche la forêt (donc des arbres) et tout au bout du chemin nous apercevons le lagunage (considéré comme une zone humide). Çà, c’est toujours notre environnement local!

Donc maintenant cherchons un nom d’arbre poussant en zone humide ! Parmi les propositions, les deux arbres qui viennent tout de suite sont le saule et le peuplier … mais il y a aussi l’aulne  ou aune, cet arbre au bois rouge quand il est coupé!

Tout le monde se demande où je veux en venir ! Peut être ne le savez-vous pas, mais dans certaines régions, l’aulne, cet arbre de la famille des Bétulacées, est connu sous le nom de vergne ou verne ! Voyez-vous maintenant où je veux en venir ? Et la proposition a été formulée : verne? … Ah oui, Jules Verne ! Proposition acceptée, nom en rapport avec l’école pour cet auteur de romans d’aventures. Et c’est comme cela que l’école de Saint Aubin des Bois se trouve désormais au 2 rue Jules Verne !

POUR CHAZAY :

Certains noms ne posent pas de problèmes : impasse du Levant (en direction de l’est), rue de Fontaine la Guyon, rue de la Vallée, rue Grande Cour, portion de territoire communal (cadastre napoléonien).

rue Jean Moulin, ancien préfet d’Eure et Loir, héros de la Résistance,

La rue du Point du Jour a une histoire particulière car ce nom a remplacé l’ancien nom qui visiblement n’était plus accepté par certains riverains et on les comprend : qui accepterait aujourd’hui d’avoir sur ses papiers officiels un lieu d’habitation … rue aux ânes ! Mais à l’origine il devait y avoir une raison à ce nom, peut être un élevage d’ânes ?

La rue Marcel Proust : il faut savoir qu’il existe un lien généalogique entre l’écrivain Marcel Proust et une ancienne famille ayant habité notre commune.

En effet, son arrière-grand père Pierre Emand Torcheux est né à Saint Aubin des Bois le 18 mars 1772, fils de Pierre Emand Torcheux, laboureur, (né en 1738 à Nogent le Phaye, décédé en 1770 à Prunay le Gillon) et Marie Louise Letang (ou Estand, née en 1741 à Prunay le Gillon, décédée en 1775 à Saint Aubin des Bois à 34 ans), habitant la commune.

Il se mariera le 4 janvier 1796 à Yèvres avec Marie Anne Henriette Motte native de Montigny le Chartif où elle est née le 15 août 1778, et ils auront deux filles, Marie Henriette Désirée née le 27 juillet 1806 et Virginie Catherine née le 9 juin 1808. Ils demeurent au hameau de Bois Hinoust, commune de Cernay, le père est laboureur.

Malheureusement, Pierre Emand décèdera le 8 août 1808 à Cernay, près d’Illiers, à l’âge de36 ans.

Virginie Catherine (1808-1889) se mariera, mineure, avec François Valentin Proust (1801-1855), marchand épicier à Illiers, le mardi 25 octobre 1825, à Cernay.

Un enfant issu de leur union, Achille Adrien Proust, verra le jour à Illiers en 1834.Il sera médecin des hôpitaux, professeur agrégé à la faculté de médecine, inspecteur des services d’hygiène, grand maître du Cordon Sanitaire.Il décède en 1903 à Paris.

Du mariage de celui-ci avec Jeanne Clémence Weil (1849-1905) naîtra Valentin Louis Georges Eugène Marcel Proust, écrivain, romancier à la production littéraire importante, personnage célèbre d’Illiers-Combray où il venait en vacances chez sa « tante Léonie », en fait sa tante Elisabeth, soeur de son père, qui lui offrait des madeleines. Il est né le 10 juillet 1871, Paris XVIème, et décédé le 18 novembre 1922, Paris XVIème.

POUR LE PETIT CHÊNE :

Là, il y a eu inversion entre les dénominations de la rue principale et celle du hameau. Si au début il s’agissait de la rue du Petit Chêne au hameau de la gare, maintenant c’est la rue de la gare au hameau du Petit Chêne !

POUR GROGNAULT :

La rue Saint Ambroise est la rue principale du hameau. Elle mène en direction de la D923 vers l’oratoire Saint Ambroise, petite chapelle qui a aussi son histoire propre (à consulter sur le site internet de la commune). Le problème avec une rue unique, c’est qu’il arrive un moment où ça devient difficile de donner un numéro aux nouvelles constructions qui s’implantent dans les « dents creuses ». Il y a bien les bis, ter, mais ce n’est quelquefois plus suffisant. Le problème s’est posé pour le dernier  lotissement privé de 6 maisons en face de la mare ; on en était arrivé à donner le numéro 9 plus A,B,C,D,E,F. Et là encore le conseil municipal a entériné un nom spécial pour ce lotissement, nom trouvé sur le cadastre napoléonien : ce fut sur ma proposition le clos du Vivier et chaque maison a depuis son numéro personnel (séance du 12 décembre 2017). Derrière la mare se trouve le clos des Aubépines avec pour chaque maison aussi son numéro (séance du 13 octobre 1983). Peut-être y avait-il des aubépines dans le secteur ?

Un regret pour finir : 

En ce qui concerne la rue du Château d’Eau en face des deux nouveaux lotissements, partie droite, numéros pairs : c’est de ne pas être arrivé à nous mettre d’accord en séance de conseil municipal pour changer le nom de la portion comprise entre la rue de la mairie et l’intersection avec la D24, portion qui, il faut bien le dire, n’a rien à voir avec le château d’eau situé à la sortie sur le route de Bailleau l’Evêque ! Sur ce panneau au carrefour sur la D24 voilà déjà à quoi sont confrontés les livreurs !

Pour le numérotage des maisons nouvelles, il fallait partir du numéro 2 jusqu’au numéro 10 soit 5 constructions sur toute la longueur, car de l’autre côté de la D24 on repart au numéro 12 ! On aura donc, pour toutes les maisons neuves qui vont se construire sur ce côté de la rue, en définitive, les numéros 2A, 2B, 2C, 4A, 4B, 4C, 6A, 6B, 6C, 8A, 8B, 8C, 10A, 10B, 10C !

Michel GUESNET