Les vitraux de l’église

Lors de la séance du conseil municipal du 15 septembre 1946, Monsieur le Maire expose que les vitraux de l’église ayant été très endommagés au cours des mitraillades de juin 1944 et des explosions de munitions en forêt de Bailleau l’Evêque, il a fait dresser par Mr LORIN, maître verrier à Chartres, un devis de travaux de remise en état de ces vitraux. Ce devis s’élève à 27 042,65 F. Le Conseil sollicite du commissariat à la reconstruction la participation de l’état.

L’année 2005 a vu l’installation d’un nouveau vitrail personnalisé dans l’église de Saint-Aubin des Bois, face à la petite porte d’entrée sur le côté (don d’une famille de la commune).

Le nouveau vitrail, mis en forme par les ateliers LOIRE de Lèves est, dans sa partie médiane, la réintroduction d’un vitrail du XIXe siècle qui était stocké depuis 25 ans chez un antiquaire dans un triste état (pièces manquantes, joints à renouveler et encrassement du verre).

Historique : en 1980, les ateliers LOIRE ont été contactés par le maire de Saint-Lézin, commune du Maine-et-Loire, les informant que leur église du XIXe siècle se délitait. Plutôt que de la réparer, la décision fut prise de la démolir et d’en reconstruire une autre. La mairie demandait donc aux ateliers LOIRE de faire une offre pour la dépose des vitraux anciens, la restauration et la mise en place dans l’église neuve de un ou deux de ces vitraux et la création de verrières neuves. La proposition des ateliers LOIRE fut retenue et la verrière de « l’immaculée conception » qui n’avait pas été réinstallée dans la nouvelle église est venue grossir le stock de vitraux anciens de la famille LOIRE. (saint Lézin, patron des ardoisiers, évêque d’Angers au Ve siècle).

Une fois l’acquisition du vitrail faite par un particulier, il a fallu le mettre aux normes de la baie choisie dans l’église de Saint Aubin, tant en largeur qu’en hauteur, et le retravailler complètement (pièces à changer, la totalité des plombs à remplacer, bordure à concevoir) afin de parvenir à une première ébauche sur papier.

Ensuite il a fallu passer par le filtre de la Commission d’Art Sacré : cette commission dont le président est l’évêque se compose d’un diacre et de six membres. Dans son compte rendu de réunion cette commission précisait :

« Le choix de ne réaliser qu’un vitrail pose problème : n’y a-t-il pas risque de déséquilibrer la nef, notamment dans son éclairage, en ayant un vitrail différent des trois autres. N’y a-t-il pas une fenêtre, au-dessus de la porte d’entrée par exemple, qui ne présenterait pas cet inconvénient ?

Le projet présenté, prévoyant la réintégration d’un vitrail du 19ème siècle représentant « l’Immaculée Conception » pourrait être approprié : nous fêtons aujourd’hui le 150ème anniversaire de la proclamation de ce dogme (8 décembre 1854); choisir ce thème en lien avec l’année 2004 semble donc judicieux.

En ce qui concerne la bordure proposée, la commission émet une réserve sur la reprise du motif des autres vitraux : celui-ci est à la fois la signature de l’atelier qui les a réalisés et une marque de l’époque de leur réalisation. Une frise plus contemporaine, tout en étant en harmonie avec l’ensemble, permettrait de signer l’époque de mise en place de ce vitrail. » (Chartres le 8 décembre 2004, signé Didier GOUGIS)

Après plusieurs essais de bordures, le projet définitif sera enfin accepté et, posé les 19 et 20 avril 2005, le vitrail sera béni au cours de la messe du samedi 23 avril 2005 par le Père LEGRAND.

Michel GUESNET