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Courant septembre – octobre 2012, vous aviez peut-être aperçu à la lisière des bois bordant la forêt, sur le territoire de notre commune, un « défilé » de véhicules de gendarmerie.
Dans le cadre d’un exercice de routine (manœuvre), les gendarmes de Lucé ont découvert 2 obus « à ciel ouvert », l’un était inoffensif, mais l’autre actif. Cet obus a donc été désamorcé par le service de déminage de Versailles.
Vous vous poserez sans doute la question du pourquoi de cette découverte et que faisaient ces obus dans ces bois-là ?
C’est ce que nous allons tenter de vous expliquer.
« Il faut remonter 73 ans en arrière : nous sommes le 3 septembre 1939, la France déclare la guerre à l’Allemagne nazie. C’est le début de la seconde guerre mondiale. Dans les jours qui suivirent, les hommes partirent de Saint-Aubin des Bois pour aller combattre. Les femmes et les personnes âgées durent remplacer leur mari et leur fils dans les travaux journaliers, plus pénibles qu’aujourd’hui!
Début juin 1940, les Allemands passent la Seine. À Saint-Aubin des Bois, c’est l’exode vers la Loire pour fuir l’invasion.
Aux alentours des 13 et 14 juin, à l’aide de charrettes, guimbardes, carrioles surchargées le plus souvent tirées par des chevaux, le village se vide de ses habitants et les animaux sont lâchés en liberté.
Les Saint-Aubinois vont jusqu’à Soudé en Loir-et-Cher (41). Très peu passent la Loire à l’exception de quelques uns comme l’ancien curé de la paroisse, l’abbé Coudray, qui alla jusqu’en Vendée et revint un mois plus tard.
Les autres habitants du village sont rentrés le 20 juin.
Entre temps, l’armée française est arrivée le 15 juin à Saint-Aubin des Bois, suivie au bout de quelques jours par l’armée allemande. Ce jour-là, une bombe explose dans les champs près de la rue Marceau. Un soldat Sénégalais est tué près du château d’eau.
La présence des allemands dans le village provoqua l’insécurité entraînant la crainte de représailles assez fréquentes dues aux menaces de ses officiers.
Au soir du 12 août 1943, un bombardier américain s’écrase en forêt près de « la Brèche » (hameau qui était constitué à l’époque d’une seule maison, qui n’existe plus, en limite de commune avec Genainvilliers).
Le 14 août, des officiers allemands, aidés par des français réquisitionnés, travaillent à la récupération d’objets « intéressants ». Que s’est-il passé? Probablement l’amorçage accidentel d’une bombe qui provoqua l’explosion de l’avion, mutilant, tuant, et ensevelissant les hommes.
L’endroit est toujours visible sous forme d’un trou qui faisait après l’explosion 70 mètres de circonférence et 9 mètres de profondeur !
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Le samedi 9 juin 1944, des avions de chasse anglais mitraillent le château d’eau (des bâtiments de ferme en ont gardé des vestiges : les points d’impact de balles). Il fallut recourir aux tonnes à eau pour le ravitaillement.
Le deuxième mitraillage du château d’eau eut lieu le dimanche 28 juin au matin alors que des camions d’essence et de munitions étaient cachés un peu partout notamment autour de l’église. L’étable de Mr PICHARD fut incendiée et une vache fut tuée dans le pré de Mr THÉAU.
Une section de D.C.A. allemande (avions de chasse et canons de défense anti-aérienne) est installée aux « Gaziers » (sortie de Saint-Aubin des Bois vers Chartres). Les habitants réquisitionnés doivent renouveler le camouflage par des feuillages tous les jours et faire le ravitaillement en eau. Ils doivent également avec les chevaux et des tombereaux (sorte de charrettes à 2 roues que l’on décharge en les faisant basculer en arrière), aller reboucher les trous de bombes sur le terrain d’aviation de Chartres. Il leur faut aussi monter la garde près des meules de grain et surveiller la ligne SNCF.
Le 12 août 1944 a lieu le dernier bombardement des trains de marchandises en gare de Saint-Aubin des Bois (au Petit Chêne). Un habitant, Mr MINORET, y fut blessé aux jambes
Le 14 août, une bataille d’avions de chasse au-dessus du pays fait tomber un avion américain près de Grognault ; l’aviateur fut inhumé au cimetière de Fontaine-la-Guyon. Une balle incendiaire met le feu à un tas de paille dans la ferme de Mr PIPEREL à Chazay.
La forêt pendant ce temps-là devient un véritable dépôt de munitions, des milliers de tonnes sont amenées par camions venant du nord et par la ligne de chemin de fer construite par les allemands, de la gare de Bailleau-l’Evêque au « Péage ».
À l’approche des américains, les allemands voulaient faire exploser ces munitions : Saint- Aubin des Bois et sans doute aussi d’autres villages alentour auraient été détruits par le souffle! La catastrophe fut évitée au dernier moment : l’officier allemand chargé de la mise à feu ayant coupé tous les fils électriques conduisant aux divers dépôts. Pourquoi?
C’est après la guerre, dans les années 50, que les services de déminage feront exploser tous ces engins. Ils le firent par quantités réduites. Certaines dépassèrent pourtant la normale puisque la toiture de Mr LEGUILLER fut soufflée et beaucoup de maisons lézardées. Un matin, des sortes de petits V1 (premier missile de croisière (bombe volante) créé par l’armée allemande – voir ci-dessous) qui firent plus de peur que de mal (aucun n’est tombé sur les habitations), sont partis un peu dans tous les sens : un s’enterrant dans un champ derrière la ferme de Mr BRULARD, un autre explosant près d’une maison, et certains sont allés jusque près de Saint-Georges-sur-Eure.
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Le 15 août 1944, vers 13 H, les américains entrent dans Saint Aubin des Bois : c’est un soulagement pour la population, et la fête dans le village! Ce sont d’abord des groupes de reconnaissance, puis les chars. Un camp est installé dans les champs au champtier des Vignes (maison Gasnot) et un hôpital de campagne à « Cervelle ».
L’armée américaine, pour son approvisionnement en carburant, avait installé trois pipe-lines : de Cherbourg à Strasbourg, passant par chez nous, sous la forêt et allant vers Séresville, hameau de Mainvilliers.
Sans doute sous les à-coups de pressions trop fortes, ces pipe-lines subirent de graves dommages : d’importantes fuites se produisirent, laissant le carburant se répandre dans les champs. Plusieurs années après, des ouvriers qui creusaient une tranchée de drainage au champtier du « Fossé Plat » remarquèrent des odeurs d’essence!
Il a fallu attendre le mois de juin 1945 pour revoir les derniers prisonniers revenir dans leurs foyers. »
(Extrait du fascicule Sous-Bois n°6 de juin 1982)
Le dimanche 22 août 1976, un feu, de cause inconnue, s’est déclaré dans la forêt de Saint-Aubin des Bois ravageant 60 hectares. Outre les hectares de bois détruits, l’inquiétude pesa sur la présence d’obus et de bombes découverts au beau milieu du feu dont une cinquantaine de détonations se sont fait entendre juste après l’incendie. La protection civile de Versailles a été alertée pour désamorcer ces munitions.
La question de l’époque était « comment se fait-il qu’un terrain infesté de bombes et d’obus n’ait jamais été nettoyé depuis la guerre ? »
Ce nettoyage a bien été réalisé comme indiqué précédemment, mais la forêt de Bailleau est vaste s’étendant sur 680 hectares couvrant les communes de Bailleau-l’Evêque, Briconville, Dangers, Saint-Arnoult des Bois, Fontaine-la-Guyon, Mittainvilliers et Saint-Aubin des Bois.
On peut supposer qu’il reste encore de nombreux obus notamment au creux des cratères disséminés dans les bois, et on ne sait pas s’ils sont encore susceptibles d’exploser ou pas !
La preuve, 72 ans après, on en retrouve encore !
Florence BARRÉ
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Petit retour en arrière : Par délibération en date du 12 août 1945 approuvée le 25 septembre 1945, le conseil municipal a décidé d’allouer la somme de 1 000 F au chef de chacune des familles sinistrées à la suite du bombardement de la gare de Saint Aubin – Saint Luperce le 7 juin 1944
Il s’agissait des familles JUVIN, BERNADET, Veuve FIAND Paul, FIAND Raymond et GUILLAUMIN, considérant la modicité de ressources de ces familles et l’importance des dégâts causés à leurs meubles et immeubles.
Que prévoit la loi pour la mention « mort en déportation » :
La loi n° 85528 du 15 mai 1985 a institué la mention honorifique « Mort en déportation » qui est portée en marge de l’acte de décès de toute personne de nationalité française, ou résidant en France, ou sur un territoire antérieurement placé sous sa souveraineté, le protectorat ou la tutelle de la France, qui, ayant fait l’objet d’un transfert dans un lieu reconnu comme lieu de déportation, prison ou camp visé par l’article L.272 du code, y est décédée ».
La même mention est portée sur l’acte de décès si la personne a succombé à l’occasion du transfert dans un camp.
Procédure d’attribution : l’existence d’un acte de décès ou d’un jugement déclaratif de décès est indispensable dans le cadre de l’attribution de la mention « MED » en faveur du déporté.
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Cette plaque se trouve apposée sur le monument aux morts de la commune. Qui étaient ces deux personnes?
A) Une personne native de Chazay : Robert Fernand MAUPERTUIS, mort en déportation
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Il faut distinguer plusieurs périodes dans la vie de Robert Fernand MAUPERTUIS :
1-Sa jeunesse, jusqu’à l’âge de 18 ans, du 10/07/1922 au 10/07/1940.
2-Son passage par l’Ecole Normale d’Instituteurs de Chartres comme élève maître, ses stages, sa formation, du 10/07/1940 au 30/09/1942.
3-L’obtention de son premier poste d’enseignant en tant que stagiaire puis titulaire, du 01/10/1942 au 11/03/1943.
4-Son départ pour le STO en Allemagne et son décès, du 12/03/1943 au 20/04/1945.
Nous allons essayer de retranscrire son histoire en nous servant du registre d’état civil de Saint Aubin des Bois, des documents tirés de son dossier d’instituteur que nous avons consulté aux archives départementales d’Eure et Loir, du travail très complet de recherche de Mme Marie-Thérèse GRANGÉ, de Brest, qui effectuait une recherche sur les enseignants d’Eure et Loir pris dans la tourmente de la seconde guerre mondiale, ainsi que des documents plus personnels.
1-Acte de naissance de Robert MAUPERTUIS (registre d’état civil de la commune de Saint Aubin des Bois). « L’an 1922, le 10 juillet, vingt deux heures et demie, est né au hameau de Chazay, Robert Fernand, du sexe masculin, de Arsène Laurent Maupertuis, quarante deux ans, cultivateur, et de Camille Adrienne Roquillet, vingt huit ans, sans profession, son épouse, domiciliés au hameau de Chazay en cette commune. Dressé le 11 juillet 1922, six heures du soir, sur déclaration faite par le père, en présence de Aristide Ernest Roquillet, grand père de l’enfant, cultivateur, majeur, domicilié au susdit Chazay, et de Paul Frédéric Bousteau, cultivateur, majeur, domicilié à Saint Aubin des Bois qui, lecture faite, ont signé avec le déclarant et Nous, Gédéon Esliens Maupertuis, maire de Saint Aubin des Bois ».
Sa tante du côté maternel, Marie Geneviève Roquillet, née également à Chazay le 02/01/1897, institutrice, célibataire, effectue toute sa carrière à Vérigny depuis 1920. Elle suit particulièrement les études de son neveu (ci-dessous une partie de sa lettre).
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Nous n’avons pour l’instant pas trop de renseignements sur sa scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans (il était peut être, certainement? dans la classe de sa tante à Vérigny) mais nous savons qu’il a obtenu le brevet élémentaire à Chartres le 7 juillet – 24 septembre 1938.
Le 1er octobre 1939 il est reçu au concours d’entrée à l’Ecole Normale de Chartres.
2-Robert MAUPERTUIS est élève-maître à l’Ecole Normale de Chartres du 10 juillet 1940 au 30 septembre 1942 (dans la colonne observations il est marqué à partir de 18 ans) soit pour la durée des services 2 ans 2 mois 21 jours.
Pendant cette période il va aller de stage en stage pour sa formation : école de garçons de Saint Luperce, école de garçons du Boulevard Chasles, stage à l’IFPI d’Orléans, au Centre Régional d’Education Générale et Sportive à Orléans, à l’école pratique de Montargis, stage dans une classe de second cycle.
Le 23 juin 1941, il est titulaire du Brevet Supérieur, mention « Industrie ».
3-Il obtient son premier poste d’enseignant titulaire à Epernon : il reçoit son acte de nomination sur ce poste le 28 septembre 1942 et sera installé le 1er octobre suivant. Il ne sera titularisé qu’à la date du 1er janvier 1943 et restera sur ce poste jusqu’au 11 mars 1943.
4-Commence alors le périple qui le mènera jusqu’au camp de Mauthausen.
Le 16 février 1943, promulgation de la loi par l’Etat français portant institution du STO (Service du Travail Obligatoire) concernant les jeunes gens des classes 1940, 1941, 1942 (jeunes gens nés en 1920, 1921 et 1922) qui n’effectuent pas de service militaire durant cette période sous le régime de Vichy.
Robert MAUPERTUIS, né en 1922, entre malheureusement dans cette catégorie. Sa tante Marie Geneviève ROQUILLET s’interrogera dans un courrier daté du 11 mars 1946, envoyé à l’Inspecteur d’Académie, sur la façon dont il a été désigné :
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La réponse arrivera le 13 avril 1946 :
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Le 11 mars 1943, Robert MAUPERTUIS laisse son poste d’instituteur titulaire à Epernon et le 12 mars il quitte son domicile de Chazay pour l’Allemagne.
Le 14 mars 1943, il est arrivé à Wilhelmshaven sur les chantiers navals militaires de la Kriegsmarinewerft où il travaille comme électricien.
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« Robert MAUPERTUIS, requis pour le « Service du Travail Obligatoire » en Allemagne, est arrivé le 16 mars 1943 au camp de Sande (Oldenburg), ville voisine de Wilhelmshaven où sont hébergés les prisonniers des différents statuts contraints au travail sur les chantiers navals militaires de Wilhelmshaven et de Westwerft. Il a été employé comme électricien puis comme manoeuvre à l’arsenal. Nous avons presque toujours travaillé ensemble.
Robert MAUPERTUIS a quitté la chambre que nous partagions le 30 septembre 1944 pour gagner l’arsenal.De retour la veille d’un déplacement, je suis arrivé vers 9 heures au « Ressort II T artillerie » où nous travaillions, Robert MAUPERTUIS et moi.
J’ai appris par un camarade qu’il avait été arrêté et dans la matinée le bruit se répandit que d’autres français avaient été pris dans la rafle. Soixante et un ou soixante deux français figurant sur trois listes de 80 noms environ (80 en tout) furent arrêtés. Robert MAUPERTUIS partit pour le camp de Neuengamme (camp de concentration au sud de la ville de Hambourg, le plus proche de Wilhelmshaven).
Les causes de l’arrestation nous ont longtemps échappé. Nous avons d’abord cru à une erreur, qu’un jugement ne manquerait pas de disculper. Hélas, nous avons su par la suite de quelle façon la Gestapo jugeait, Robert MAUPERTUIS ne faisait partie d’aucune formation de résistance armée, mais son attitude fut une continuelle protestation, tantôt calme, tantôt vive, contre le régime nazi et les prétentions d’hégémonie des allemands. sa conduite ne fut jamais vile, ni humble, devant ceux qui se prétendaient nos maîtres. Il était sans aucun doute classé parmi les travailleurs les moins productifs et les esprits les plus difficiles à convaincre. Il milita sans cesse parmi ceux qui cherchaient, suivant le mot d’ordre, à « démoraliser les allemands ». Il ne dissimulait pas, probablement pas assez, son mépris pour ces « français » qui capitulaient et se faisaient les séides du régime nazi.
Ce n’est pas sans une émotion intense que je fais revivre tout ce passé. Tous ceux qui souffrirent de la gestapo ou la frôlèrent en frémissent encore.
Tous ceux qui connurent Robert MAUPERTUIS gardent le souvenir d’un camarade charmant, vrai générateur de courage, d’entrain, et, disons-le, de patriotisme. Il n’était pas chauvin mais aimait son pays qu’il souhaitait ardemment revoir, et méprisait ceux qui, étrangers ou français, le souillaient. Il ne tua point ses adversaires mais il sut les couvrir de ridicule. Sa verve ironique ne tarit jamais tant qu’il fut libre. Contre de tels hommes, les allemands de Hitler n’avaient qu’un recours : le supplice et la mort. C’est ainsi que Robert MAUPERTUIS nous fut enlevé ». (D’après un rare témoignage d’un camarade de Robert dans un courrier daté du 17 décembre 1953).
Le 13 février 1945, arrivée au camp de concentration de Mauthausen (Autriche) venant du camp de concentration de Neuengamme, immatriculé sous le n° 132 471.
Le 25 mars 1945, il quitte l’infirmerie du camp de Mauthausen selon un témoignage.
On ne peut qu’imaginer les souffrances endurées au jour le jour dans ces camps de travail.
Le camp de concentration de Mauthausen sera libéré par les troupes américaines de la IIIème armée les 5 et 6 mai 1945, soit 15 jours après le décès de Robert MAUPERTUIS ! Dans les jours qui ont précédé, le camp a connu « une mortalité effroyable« d’après le site de la Fondation pour la Mémoire des Déportés, historique de ce camp.
Sur le site de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, concernant les déportés internés à Neuengamme, nous trouvons le nom de Robert MAUPERTUIS avec le parcours complet ainsi libellé : Wil, Ng, Sa, Ma. Ces abréviations sont celles de Wilhelmshaven, Neuengamme, Sachsenhausen et Mauthausen.
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Et comme évoqué au bas de la première partie de cette lettre, le grand père de Robert, Aristide Ernest ROQUILLET, 83 ans, ainsi que sa pauvre mère, Camille Adrienne ROQUILLET, épouse MAUPERTUIS, 51 ans, sont décédés le même jour, le 16 novembre 1945, dans des circonstances particulières.
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Transcription de l’acte de décès de Robert Fernand MAUPERTUIS (registre d’état civil de la commune de Saint Aubin des Bois).
L’an 1945, le 15 avril, est décédé à Mauthausen (Autriche) MAUPERTUIS Robert Fernand, instituteur, né le 10 juillet 1922 à Saint Aubin des Bois (Eure et Loir), domicilié en dernier lieu à Saint Aubin des Bois, fils de MAUPERTUIS Arsène Laurent, cultivateur et de ROQUILLET Camille Adrienne, son épouse, célibataire.
(MAUPERTUIS Arsène Laurent est né à Saint Aubin des Bois le 12 août 1879, de MAUPERTUIS Gédéon Esliens, 31 ans, cultivateur, domicilié à Saint Aubin des Bois, et de GANGNOLLE Victoire Isoline Radegonde, 28 ans, sans profession. Il s’est marié à Saint Aubin des Bois le 30 août 1921 avec ROQUILLET Camille Adrienne, née à Saint Aubin des Bois le 17 août 1893 et décédée le 16 novembre 1945).
Le présent acte a été dressé par nous, officier de l’état civil au ministère des Anciens Combattants et Victimes de le Guerre à Paris, le 17 septembre 1946, conformément aux dispositions de l’ordonnance n° 45256 du 30 octobre 1945 (art 31) inséré au Journal Officiel du 31 octobre 1945 sur la base des éléments d’information figurant au dossier du de cujus qui nous a été présenté ce même jour. L’officier de l’état civil, signé illisible.
Transcris le 20 septembre 1946, douze heures, par Nous, Pierre Etienne GAUTHIER, maire de Saint Aubin des Bois.
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« Mort pour la France »
Pour le Directeur du contentieux de l’état civil et des Recherches, le Chef de Bureau des fichiers et de l’état civil-déportés. Signé illisible.
Pour mention, le maire, signé BIOU.
« Mort en déportation » annotation du 02 juillet 1996 sur le registre faisant référence au courrier en date du 20 juin 1996 provenant du ministère des anciens combattants et victimes de guerre, délégation à la mémoire et à l’information historique.
« Objet : loi n° 85-528 du 15 mai 1985 relative à l’apposition de la mention « Mort en Déportation » sur les actes et jugements déclaratifs de décès.
Conformément à l’arrêté du 26 janvier 1995 (JO du 08 mars 1995) pris en application de la loi précitée, je vous prie de bien vouloir :
Inscrire la mention « Mort en déportation » en marge de la transcription de l’acte de décès effectuée en votre mairie le 20 septembre 1946 au nom de MAUPERTUIS Robert Fernand, né le 10 juillet 1922 à Saint Aubin des Bois (Eure et Loir), décédé le 20 avril 1945 à Mauthausen (Autriche)
- Conserver cet avis. Si une divergence apparait, retourner cette lettre accompagnée de la photocopie de la transcription en votre possession.
- Envoyer un double de cet avis au greffe du tribunal pour mise à jour du deuxième registre d’état civil.
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B) André PETIT : Le 13 novembre 1945, 5 heures, est décédé 55 rue Albert Rémy, sanatorium des cheminots de Ris Orangis, arrondissement de Corbeil, département de Seine et Oise, André PETIT, soldat au 115ème Régiment d’Infanterie, domicilié à Saint Aubin des Bois, né à Saint Aubin des Bois le 14 août 1912, fils de Louis Constant Félix PETIT, sans profession, domicilié à Saint Aubin des Bois, et d’Adèle Célestine LAMBERT, décédée. Célibataire. Il avait 33 ans. Mention « Mort pour la France ».
Extrait des registres de l’état civil de la commune de Ris-Orangis, arrondissement de Corbeil, département de Seine et Oise. « Le treize novembre mil neuf cent quarante cinq, cinq heures, est décédé 55 rue Albert Rémy, André PETIT, soldat au 115ème régiment d’Infanterie, domicilié à Saint Aubin des Bois (Eure et Loir), né à Saint Aubin des Bois le quatorze août mil neuf cent douze, fils de Félix PETIT, sans profession, domicilié à Saint Aubin des Bois, et de Adèle LAMBERT, décédée, célibataire. Dressé le quatorze novembre mil neuf cent quarante cinq, neuf heures, sur la déclaration de René DUHAMEL, quarante six ans, économe du sanatorium des cheminots, domicilié à Ris-Orangis, 55 rue Albert Rémy, qui lecture faite a signé avec Nous, Jean GOURDOUX, Maire de Ris- Orangis (suivent les signatures) ».
« Pour extrait conforme à Ris-Orangis, le quinze février mil neuf cent quarante six, délégation au Maire, l’adjoint, signé illisible ». Transcrit le dix sept février mil neuf cent quarante six, douze heures, par Nous Pierre Etienne GAUTHIER, Maire de Saint Aubin des Bois.
Acte de naissance d’André Félix PETIT : l’an mil neuf cent douze, le quinze août à cinq heures du soir, devant Nous Gédéon Esliens MAUPERTUIS, maire et officier de l’état civil de la commune de Saint Aubin des Bois, arrondissement de Chartres (Eure et Loir), est comparu Louis Constant Félix PETIT, âgé de trente huit ans, charretier, domicilié à Grognault en cette commune, lequel nous a déclaré et présenté un enfant du sexe masculin né hier à onze heures du soir, de lui déclarant et de Adèle Célestine LAMBERT, son épouse, âgée de trente quatre ans, sans profession, en leur domicile commun, auquel enfant il a donné les prénoms de André Félix.
Ces déclaration et présentation ont été faites en présence de Adolphe DAVID, âgé de quarante quatre ans, cultivateur, domicilié au sus-dit Grognault, et de Victor Albert LENFANT, âgé de cinquante ans, instituteur, domicilié à Saint Aubin des Bois. Dont acte fait en mairie, le déclarant et les témoins ont signé avec Nous après lecture faite ».
Les parents de André Félix PETIT :
a) Le père, Louis Constant Félix PETIT est né le 13 janvier 1874 à Grognault, de Louis Félix PETIT, 28 ans, journalier, domicilié à Grognault, et de Florentine Aglaé Angèle, 16 ans, ouvrière en robes. (déclaration faite en présence de Louis Eugène Alexandre TAILLEBOIS, 30 ans, instituteur public, domicilié à Saint Aubin des Bois, et de Louis Pierre LAIGNEAU, 61 ans, garde champêtre, domicilié à Chazay, le maire étant Marie Alexandre Albert MAUZAIZE).
Il se mariera à Nogent le Phaye, à 26 ans, le 23 juin 1900. Il décèdera le 19 avril 1948 à Chartres à 74 ans.
b) La mère : Adèle Célestine est née le 25 mai 1878 à Nogent le Phaye, enfant naturelle, de Ernestine Victorine RIGAULT, 17 ans, domestique, domiciliée à Nogent le Phaye, rue du Tronc, célibataire.
Par leur acte de mariage célébré le 24 avril 1879 en la mairie de Nogent le Phaye, les époux Alexandre Marie Constant LAMBERT et Ernestine Victorine RIGAULT ont reconnu et légitimé l’enfant Adèle Célestine.
Découverte fortuite sur les registres d’état civil de la commune :
Le hasard a voulu que je tombe sur un acte de naissance annoté pour partie de la façon suivante : naissance le 26 juillet 1893 de Aimé Louis Lucien, fils de Jules Victor Louis Durand, cultivateur demeurant à Grognault, et de Céline Laurence Charpentier. Dans la marge il est noté décédé à Sonnerbug (Allemagne) le 15 mai 1944, mention transcrite le 5 octobre 1946. Autre mention : mort en déportation, transcription du 6 mars 1992, signé Durand, Maire.
Le STO (Service du Travail Obligatoire)
Confrontée à un renforcement du conflit sur le front est, l’Allemagne a un besoin crucial de main d’œuvre et fait appel aux ressources disponibles dans les pays occupés.
Face aux demandes, Pierre Laval met en place le système de la Relève dans lequel le départ de 3 ouvriers français pour l’Allemagne est compensé par le retour d’un prisonnier de guerre en France.
Ce système, basé sur le volontariat, ne rencontre pas le succès escompté. La loi du 16 février 1943 crée un service de Travail obligatoire (STO) de deux ans pour tous les jeunes gens nés entre le 1er janvier 1920 et le 31 décembre 1922. « Ces jeunes gens sont divisés en trois catégories : les maintenus dans leur emploi, ceux affectés en France dans les entreprises industrielles ou sur des chantiers, et ceux dont tout ou partie du service va se passer en Allemagne. Au début avril 1943, l’Allemagne réclame 220 000 hommes pour le Reich et 180 000 pour la France (3e action) avec en contrepartie la possibilité de transformer 250 000 prisonniers de guerre français en travailleurs libres pouvant bénéficier de permissions ».
Cette mesure est immédiatement impopulaire et de plus en plus de jeunes ne se présentent pas aux convocations. Obligés de se cacher pour éviter la répression, certains réfractaires gagnent les maquis et intègrent la Résistance.
Même si, début 1944, 650 000 jeunes travaillent en Allemagne, la France ne parvient pas à fournir le contingent exigé. Ces réquisitions passent mal en Eure et Loir, déjà déficitaire en main d’œuvre et où les travaux agricoles mobilisent toutes les ressources disponibles.
Les 6 premiers mois suivant la mise en place du STO, 1 161 jeunes gens partent en Allemagne et 106 ne se présentent pas. Des incidents ont lieu au départ des trains et les offices de placement allemands sont la cible d’attaques.
Des demandes de réajustement sont régulièrement formulées, le contingent n’étant pas réalisé et le complément semblant impossible à trouver.
(Panneau des archives d’Eure et Loir lors de l’exposition sur la guerre 1939/1945, le 30 novembre 2022)
Les travailleurs réquisitionnés sont le plus souvent envoyés sur les chantiers de l’organisation Todt pour édifier des fortifications sur les côtes, de la Norvège au Golfe de Gascogne.
Voici le vécu, à travers quelques courriers conservés, et les pérégrinations d’un de ces jeunes gens qui passera un peu plus de deux ans hors de chez lui. Tout jeune marié, depuis juin 1942, il partira le 23 mars 1943, avec ses outils de coiffeur, pour ne rentrer que le 3 juin 1945 dans ses foyers.
Année 1943
23 mars : départ pour l’OT (organisation Todt) Lorient
24 mars : départ de Chartres par Le Mans, Laval, Rennes, Redon, Vannes et Lorient
24 mars : arrivée au camp FRANCO à Hennebont (camp des espagnols, sans doute lié à la présence des républicains espagnols)
26 mars : départ pour le camp LAGER CLUSTER à Guidel, Morbihan, rue du Couvent, comme manœuvre à la gare II de Gestel
« Guidel dimanche soir : cette fois on a reçu le baptême du feu, on a eu alerte depuis que je suis ici deux fois mais vendredi soir, beaucoup de copains étaient déjà au lit et je m’apprêtais à me déshabiller quand, tout à coup, coup de sifflet dans la cour, on a deux minutes pour descendre ; moi, depuis un peu, j’ai pris l’habitude de tout préparer ; en un clin d’œil, je suis prêt, bien habillé, avec ma lampe électrique et une couverture ; alors on est descendu pour aller dans les champs car on n‘a pas d’abri, mais dans les champs c’est bien mieux et beaucoup plus sûr, surtout par ici ; on avait déjà repéré un grand talus bien abrité de toute part et on s’y est rendu avec les copains ; cinq minutes après on a entendu les sirènes de Lorient et quelques instants après les avions ; il n’y en avait pas beaucoup ; tout d’abord de Lorient, et de toute la côte, la DCA a lancé des balles traçantes, puis les avions ont jeté des fusées éclairantes, la DCA a tiré, les projecteurs se sont mis en marche et en un clin d’œil ça s’est mis à descendre. Je vous assure que quand on ne s’est jamais trouvé dans des trucs comme ça, ça vous fait un drôle d’effet. La bombe la plus proche est tombée à deux kilomètres, un moment on a eu bien peur car un avion était pris dans 15 projecteurs et il s’avançait juste au-dessus de nous, on se demandait s’il allait tout lâcher pour se sauver car la DCA le chatouillait drôlement mais après une habile manœuvre il a foncé sur Lorient et il a tout lâché ! Alors, pendant une demie heure, par petites vagues, ça n’a pas cessé de tomber ; ensuite ça s’est calmé, on croyait que c’était fini mais les fusées éclairantes ont réapparu, la DCA a tiré et les avions ont remis ça alors plus près. Je vous garantis que l’on était tous collés par terre et personne ne bougeait ; ça a encore duré un peu, on voyait clair comme en plein jour. Ça a duré de 23 heures à 2 heures du matin ; cette nuit-là on n’a pas bien dormi ; c’est la base sous-marine et la côte qui ont été atteintes. »
17 avril : départ pour le camp BAUER à Quéven comme manœuvre gare II à Gestel
« Une grande quantité de matériaux sont entreposés dans le camp, il y a du ciment en masse, des tuiles, des briques, des bardeaux, des ardoises. Aujourd’hui mardi, pas grand changement au camp, toujours le même travail, déchargement des wagons de sable, de graviers et de ciment… Je n’écris jamais de bonne heure car j’ai toujours quelques barbes et coupes de cheveux à faire, il y a des gars de la barraque voisine qui viennent… Le lendemain mercredi, on a déchargé un wagon de briquettes et après on s’est mis au ciment, on en a déchargé 30 wagons, toutes les équipes y étaient, heureusement encore que l’on n’a pas eu à trop les charger à dos, on les a déchargés dans des wagonnets sur une petite ligne à côté. On a l’air de se précipiter, le travail des blockhaus presse sans doute !
Courrier du 6 mai : « Hier dans notre journée on a déchargé 6 trains de sable, soit 85 wagons environ et aujourd’hui 3 trains et tantôt on a empierré une route, au ralenti naturellement ».
17 juin : rafle sur le chantier pour l’Allemagne
17 juin : arrivée au camp FRANCO à Hennebont
« Vendredi tantôt : Mes chers parents, vous ne vous attendez sûrement pas à cette mauvaise nouvelle car nous partons pour l’Allemagne. Voilà comment ça s’est passé : hier matin jeudi vers 11H30 sur le chantier arrivent deux voitures d’officiers ; nous, sans faire attention comme il en vient assez souvent on continuait à pousser nos wagonnets de pierres quand tout à coup le chef d’équipe s’amène et nous emmène tous au bureau. Là, défense de partir et voilà un car qui arrive, alors j’ai compris tout de suite. On voulait nous embarquer sans même aller chercher nos bagages au camp. Alors moi sans hésiter j’enjambe un talus et je fonce à travers les prés au camp suivi par deux copains et on comptait aller chercher nos valises et se sauver chez nous. Mais aussitôt à la baraque, en train de m’habiller, le chef d’équipe avait vu la manœuvre et venait me prévenir de ne pas faire de blague car toutes les routes et les gares sont gardées à cette attention-là, et on serait pris pour déserteurs immédiatement et ceux qui seraient repris seraient considérés comme prisonniers de guerre et envoyés dans les mines de sel. Alors résignés je suis retourné avec les copains au chantier et là on est monté dans le car, on était une bonne vingtaine et alors direction Hennebont au fameux camp Franco. Là on était dans les barbelés et gardés par des sentinelles armées. Puis nous partons vers la Belgique, et nous entrons en Allemagne à Aix la Chapelle. Ne vous tourmentez pas et papa a bien été là-bas dans des conditions pires que moi je serais ».
19 juin : départ pour l’Allemagne par Vannes, Redon, Nantes, Angers, Le Mans, Chartres, Rambouillet, Trappes, Mantes, Creil, Compiègne, Tergnier, Maubeuge, Charleroi, Namur, Liège, Aix la Chapelle, Cologne, Dusseldorf, Dortmund, Arnsberg, Hagen, Gorbach, Waldek et Buhlen
23 juin : arrivée à Buhlen pour les chantiers du barrage de l’Eder (ce barrage avait été endommagé par les bombardiers de la RAF lors de l’opération Chastise dans la nuit du 17 mai 1943)
23 juin : arrivée au camp de Hemfurth comme coiffeur gardien de baraque
Année 1944
23 janvier : départ pour l’île de Sylt (en face le Danemark) par Fritzlar, Wabern, Cassel, Goettingen, Hanovre, Celle, Lunebourg, Hambourg, Altona, Heide, Husum, Nielbul, Westerland, List auf Sylt
24 janvier : Arrivée à List pour le camp d’Ellenbogen comme coiffeur gardien de baraque (c’est le point le plus au nord de l’Allemagne, mer du nord)
9 août 1944 : » Je vais bientôt quitter ici pour un autre camp au sud de l’île. Je ne vais pas au Tyrol comme je vous en avais déjà parlé » (lettre reçue le 12 février 1945)
1er septembre : départ d’Ellenbogen pour Ouan Klent (sud de l’île) par List, Blidsel, Klappoltal, Kamjen, Wennigstedt, Westerland, Dikjen, Drel, Rantum I, Rantum II, Puan Klent caserne et Puan Klent batterie
1er septembre : arrivée au camp comme coiffeur employé au bureau
1er octobre : départ pour Hörnum (extrême sud de l’île) par Hörnum nord et Hörnum sud
1er octobre : arrivée à Hörnum sud pour le camp Wittdün comme coiffeur.
« Pour améliorer l’ordinaire, nous pouvons aller à la pêche aux plies, aux moules et aux carrelets »
Année 1945
Hörnum le 23 février : « J’ai eu une grande surprise avant-hier : j’ai reçu une lettre de ma mère mais hélas datée du 10 août, elle a mis du temps à me parvenir » !
Wittdün le 10 mars : « Cette fois je t’annonce mon départ proche. Les premiers camarades partent lundi, nous ne sommes pas beaucoup : 25 français je crois sur 100, car comme nous quittons l’OT nous ne pouvons pas partir beaucoup. Tous les autres restent avec une autre firme qui arrive ici ; nous allons à Bramsche au nord d’Hosnabrück »
Wittdün le 21 mars : » Nous ici nous avons droit au passage des V1 en direction nord Angleterre, 2 à 3 fois par jour ».
20 avril : départ d’Hörnum pour le camp Steinmannstrasse à Westerland en vue du départ pour le nouveau chantier à Husum
20 avril : arrivée à Steinmannstrasse à Westerland
5 mai : départ de Westerland : » fin de la guerre pour le nord de l’Allemagne, le Danemark et la Norvège. Départ de Westerland, afin qu’il ne soit pillé par les étrangers, pour le camp de Rantum à 6 km au sud »
15 mai : départ de Rantum pour Wermigstedt, rassemblement de tous les français, polonais, hollandais de l’île ; camp sous direction française.
25 mai : arrivée des anglais sur l’île et d’un commandant français en vue du rapatriement
27 mai dimanche : arrivée sur l’île de camions anglais,
Départ pour la France à midi,
Le long de la digue un camion couché à Flennsbourg,
Ensuite pendant une semaine voyage de retour en camion et trains par Kiel, Lübek, Luebourg, Werden, Osnabrüch, Munster, Clèves, Hollande, Heindhoven, Belgique, Bruxelles, Lille, Valenciennes
Centre d’accueil, formalités de rapatriement,
Amiens, Creil, Versailles, Chartres arrêt
3 juin, dimanche, « de retour chez moi à 15 H ; fin d’un épisode qui va me laisser des souvenirs jusqu’à la fin de ma vie ».
Et ce ne sont que quelques documents que nous avons retranscrits : autres lettres, des cartes postales, des cartes topographiques, les photos des camarades, des objets…